La rentabilité: le principe même de la franchise

La franchise ce n'est pas du capital risque. Le capital-risqueur investit une somme d'argent dans une idée en devenir pour réaliser une perte si elle ne marche pas et un profit très important si elle marche. En matière de franchise, cela ne fonctionne pas comme ça. Le concept commercial sur lequel la franchise se construit doit déjà avoir prouvé sa capacité à faire des bénéfices. C'est le point de départ, un concept commercial dont le succès est incertain peinera à convaincre des investisseurs de le rémunérer pour la reprise de l'idée et de la marque. C'est donc ce que tout le monde cherche, problème, c'est confidentiel et c'est donc aussi ce que de nombreux porteurs de projet ne parviennent pas à trouver. Ou en tout cas pas tout de suite. En effet la loi Doubin (un des rares textes de loi dédié au commerce organisé) dispose qu'avant toute signature de contrat de franchise, il doit être remis pour étude au postulant un "document d'information précontractuel" (le D.I.P.) et que celui-ci doit contenir entre autres informations de marché et juridiques, les états financiers de la tête de réseau (desquels on peut donc extraire des éléments permettant le calcul de la rentabilité). Mais voilà, le DIP c'est pas un prospectus commercial, c'est ultra-confidentiel et l'enseigne ne le donne pas avant que le candidat soit quelque peu avancé dans son process de recrutement. Dans la pratique, cela vient davantage comme un élément de validation du choix de l'enseigne, pour voir s'il n'y a pas de loup, que comme un élément de sélection d'enseigne en début de démarche. Or c'est cela qui nous intéresse précisément: comment se faire une idée sur la rentabilité des franchises, avant d'enclencher des processus de candidature?

Comment trouver la rentabilité d'une franchise?

Si l'information - comme nous l'avons vu plus haut - n'est pas disponible telle quelle, il est possible d'étudier certains aspects publics du réseau afin de se forger un premier aperçu. Tout d'abord, le nombre d'ouvertures effectuées au regard de la date de lancement du réseau. S'il y en a pas encore, c'est peut-être que l'enseigne peine à convaincre, S'il y en a eu beaucoup mais qu'il y en a eu ensuite de moins en moins, c'est peut-être que le réseau à bénéficié d'un doute positif mais que les premiers retours d'expérience ont été décevants. Il est intéressant dans tous les cas de se rapprocher directement d'exploitants franchisés en activité, leur parole vaut de l'or, ils n'ont aucun intérêt commercial à divulguer des information trompeuses ou maquiller les insuffisances éventuelles de leur franchiseur. Ce sont là parmi vos meilleurs alliés. Même si internet affiche parfois de fausses informations et des calomnies, il peut être intéressant d'y jeter un oeil pour voir ce qui se dit sur l'enseigne le cas échéant. Attention alors de bien vérifier la qualité et le sérieux de la source et même sur une source officielle, la qualité de l'auteur. Un journaliste dans un article éditorial ou un quidam dans une rubrique "courrier des lecteurs"? Cela n'a pas le même poids !